(Fr) Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars est chaque année l’opportunité de rappeler que partout les femmes et les hommes doivent pouvoir naître libres et égaux en dignité et en droits. Tout au long du mois de mars, Faguowenhua vous invite à (re)découvrir les œuvres et créations de femmes dans les domaines littéraire, du cinéma, ou de la musique.
À travers les âges, la place des écrivaines s’est de plus en plus affirmée dans le paysage littéraire. Alors qu’elles étaient souvent invisibilisées et réduites aux statuts de muse ou de lectrice, la reconnaissance de leur travail et de l’expression de leurs imaginaires, leur aspirations, leurs revendications a permis de mettre en lumière, ainsi que sur les étalages des librairies, des thématiques jusqu’alors méconnues du grand public.
Commençons cette semaine par 3 œuvres littéraires marquantes sur le sujet des femmes, et écrites par des femmes.
Plongez dans trois récits qui rappellent que l’égalité femmes-hommes demeure un sujet d’actualité.
Vanessa Springora, Le Consentement, (Grasset, 2020)
Vanessa Springora livre un texte fulgurant, d’une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable, sur sa relation avec un célèbre écrivain de trente-six ans son aîné, alors qu’elle n’avait que 14 ans. Plus de trente ans après les faits, l’autrice dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l’ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime, amoureuse, « consentante ». Au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.
Ce livre a eu un écho considérable à sa sortie. Il est rapidement devenu un succès en librairie et a permis d’amener le sujet du consentement des mineurs aux relations sexuelles au cœur du débat public ; un mouvement largement soutenue par de nombreuses personnalités féministes, notamment du monde littéraire. Un an après la publication du Consentement, le Parlement français a décidé de fixer le seuil de consentement sexuel à l’âge de 15 ans.
Mona Chollet, Sorcières, (La Découverte, 2019)
Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Récompensé par le prix de l’essai Fnac 2019, ce livre est essentiel pour comprendre les notions majeures sur lesquelles travaillent les féministes françaises contemporaines. À travers la figure de la sorcière et sa propre expérience de vie, Mona Chollet revient sur l’histoire des femmes marginalisées en expliquant dans une langue accessible à tous des concepts féministes français étudiés à l’international comme l’écoféminisme.
Annie Ernaux, L’écriture comme un couteau, (Stock, 2003)
Pendant une année environ, sans régularité particulière, Frédéric-Yves Jeannet a envoyé à Annie Ernaux questions et réflexions. Dans ses réponses, l’auteur de La place et des Années s’efforce de rendre compte d’une pratique d’écriture commencée il y a trente ans, de décrire sa manière de travailler, d’expliciter la « visée » de ses textes.
Ce texte prend la forme d’un entretien entre l’écrivain Frédéric-Yves Jeannet et le Prix Nobel de Littérature Annie Ernaux. Cette dernière revient sur sa pratique d’écriture, ses sources d’inspiration et sa trajectoire d’écrivaine. Ce livre nous permet de saisir la place que prennent ses origines sociales, ses combats et plus particulièrement le féminisme dans son travail.
(Fr) Date de publication: 8 March 2024