Sur un trottoir, un homme se fait mordre par le petit chien d’une femme. L’homme, très énervé, s’en prend à la propriétaire du roquet, une autre femme s’en mêle et voilà que d’incompréhensions en glissements, l’anodin devient "catastrophe nationale ".
Sous la plume de Duras, le banal, transfiguré, devient extraordinaire. Volontiers facétieuse, elle aime être là où on ne l’attend pas. L’humour est sans doute l’aspect le plus original et le plus méconnu de la dramaturgie durassienne.
Avec Les Eaux et Forêts, pièce créée à Paris en 1965, Marguerite Duras inaugure son " théâtre de l’emportement ". Non-sens et mélancolie, cruauté, éclats de rire et délire, apparaissent sans doute comme l’expression de ce " gai désespoir " auquel l’auteure a tant aspiré.
En choisissant de faire voir et entendre l’épaisseur de ces personnages, Michel Didym porte sur scène un théâtre du présent où prévalent la spontanéité, la simplicité et le plaisir du jeu.
(Fr) Date de publication: 1 July 2019