L'exposition Aimer, c'est agir : Victor Hugo et la culture chinoise aura lieu à Canton du 20 septembre au 19 novembre.
En tant que métropole commerciale de la route maritime de la soie, Guangzhou était, au 19ème siècle, l’un des principaux ports pour le commerce du thé et de la porcelaine vers les pays occidentaux, et la France en particulier.
Victor Hugo, écrivain majeur de la littérature française, a manifesté à maintes reprises sa passion pour la culture chinoise. Il a rencontré des marchands de thé, acheté des œuvres d’art et des céramiques, et réalisé une série de peintures en s’inspirant de motifs chinois, intégrant ensuite ces tableaux dans les décors qu’il avait conçus pour sa propre maison ou celle de sa compagne, Juliette Drouet. Il a également publié la Lettre au Capitaine Butler, pour protester contre le pillage et l’incendie du Palais d’été par les troupes britanniques et françaises, manifestant ainsi son soutien au peuple chinois avec un grand esprit de justice.
Victor Hugo, par cette relation intime avec la Chine, constitue un témoin important de la richesse des échanges culturels le long des routes de la soie.
Cette exposition se compose de 3 parties:
Partie 1
La connexion : « Ici Apollon, là le Dragon. »
Les occidentaux aspirent depuis longtemps à l’Orient mystérieux. Qu’il s’agisse des louanges adressées par Marco Polo à la civilisation chinoise, ou bien de la traduction des Quatre Livres du confucianisme faite par le prêtre Matteo Ricci, la Chine, ce pays d'Orient millénaire, a toujours fait rêver les Européens.
Louis XIV a contribué à faire connaître les produits chinois en Europe. Le thé, la soie, la porcelaine sont massivement importés en France sous son règne, et se répandent alors dans les demeures de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie.
De son côté, Victor Hugo met en parallèle Apollon, « Dieu de soleil », protecteur des Lumières dans la culture occidentale, et la figure du « dragon », symbole de richesse et de bonheur dans la civilisation chinoise. Son imagination commence à voyager en Chine.
Partie 2
L'attention : « Une merveille du monde; cette merveille s’appelait le Palais d’été. »
Victor Hugo était attentif à la politique internationale, au sort des pays, et à la Chine en particulier. L’article le plus long et le plus riche qu’il consacre à la Chine est la Lettre au Capitaine Butler. Elle manifeste une certaine conscience humaniste et fait vibrer la voix de la justice. Cette protestation, depuis l’exil, contre la barbarie du sac du Palais d’été par les troupes britanniques et françaises, possède non seulement une valeur historique et politique, mais aussi une valeur littéraire et esthétique.
Partie 3
L'ffection : « Aller en Chine, c’est aller dans la lune. »
Pour Victor Hugo, la Chine représente le berceau de toutes les civilisations. Son engouement pour la culture chinoise se manifeste dans les travaux d’aménagement de Hauteville House avec, en particulier, le « salon chinois » rempli de pyrogravures chinoises, de porcelaines chinoises et d'objets chinois. Chacun s'étonne alors de la place importante de la Chine dans le cœur de Victor Hugo.
Dans une lettre adressée à Judith Gautier en 1869, Hugo exprime son admiration et son amour pour la Chine : « Aller en Chine, c’est presque aller dans la lune». Pour Victor Hugo, la culture chinoise était justement un monde céleste dont l'éclat était semblable à la clarté lunaire.
(Fr) Date de publication: 20 September 2017