(Fr) La tortue, la loutre, et le dieu Chenghuang

(Fr) La protection environnementale et la cosmologie chinoise dans une perspective anthropologique de la nature

(Fr) Depuis que la crise écologique entre dans la discussion sociale et publique, la logique opérationnelle de la gouvernance environnementale repose sur la dualité nature – culture. Néanmoins, le résultat de ces analyses n’est pas à la hauteur des attentes, surtout dans certaines régions en dehors de l’Occident. Dans ce contexte, certains scolaires, entre autres Philippe Descola, ont développé la notion de l’anthropologie de la nature qui est inspirée de leur réflexion sur cette crise écologique, en critiquant cette dualité et l’anthropocentrisme.

Grâce à une bourse de doctorat attribuée par la Fondation Martine Aublet qui est mise en place conjointement par le Collège de France et le Musée du quai Branly, chercheuse chinoise Xiyan Wang a mené des enquêtes de terrain pendant deux ans sur l’île de Kinmen. Par son observation et ses analyses sur la manière dont les autorités locales et les habitants combinent la protection des deux animaux – alors la tortue et la loutre – avec le culte du dieu Chenghuang, elle a constaté que, cette collaboration consciente implique une continuation inconsciente de la cosmologie chinoise. En s’appuyant sur cette étude, Xiyan Wang tente d’explorer une autre conception de relations entre humain et non-humain, et de la pratique de protection de l’environnement, dans une société non-occidentale.

A propos de Wang Xiyan

Wang Xiyan, doctorante contractuelle à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), doctorante au Laboratoire d’Anthropologie Sociale. Elle était récipiendaire d’une bourse de doctorat distribuée par le Musée du quai Branly, et d’une bourse au Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’environnement.

Ses principaux domaines de recherche sont les musées, le patrimoine et la protection écologique. Ces dernières années, elle a effectué des visites académiques à l’Academia Sinica de Taïwan et au Musée national d’ethnologie du Japon. Elle a publié les résultats de ses recherches dans plusieurs revues, y compris In Situ, une revue des patrimoines du Ministère de la Culture.