ReActor est un festival unique en son genre, dédié à la performance expérimentale. Fondé en 2016 par le Musée d’art contemporain Power Station of Art, à Shanghai, il réunit chaque année des artistes des quatre coins du monde qui, le temps d’un weekend, occupent différents espaces du musée pour offrir aux visiteurs une déambulation rythmée.
Cette année, le festival accueille deux artistes françaises qui se produiront les 26 et 27 octobre prochains : la chorégraphe et interprète, Mathilde Monnier et son Défilé pour 27 chaussures orchestré par Olivier Saillard, et la performeuse Anna Byskov, qui se prêtera au jeu d’une Rencontre (Dé)contractée.
À plat sur des « semelles de vent », Mathilde Monnier donne au défilé des traits de jambes nouveaux
Dans la pièce Défilé pour 27 chaussures, on la retrouve nu-pieds, vêtue d’une chemise blanche et gainée de collants noirs. Autour d’elle, des chaussures sombres comme des ombres préfigurent les pas à venir. Tandis qu’elle chausse à tour de rôle les mocassins, les bottines, les Richelieu en nombre, sa progression lente est un acheminement droit, rectiligne conformément aux défilés usuels.
Au fur et à mesure de sa déambulation, une marche silencieuse de souliers à terre l’accompagne, la devance ou la contredit. Les acteurs muets de cette randonnée mystérieuse épousent ses pas, glissent sur et sous ses pieds. Ils la forcent aux positions ordinaires ou rêvées du marcheur arpenteur.
Sans distraction aucune, comme les militaires droits dans leurs bottes, comme les mannequins plantées sur leurs talons aiguilles, Mathilde Monnier avance au ras du sol, tête haute. À plat, sur des « semelles de vent », elle donne au défilé des traits de jambes nouveaux.
Après une expérience de danseuse dans la compagnie de Viola Farber, Mathilde Monnier s'intéresse à la chorégraphie dès 1984 alternant des créations de groupe et des créations solos, duos. Formée à Lyon par Michel Hallet Eghayan, elle fut pendant 20 ans directrice du Centre chorégraphique de Montpellier Languedoc-Roussillon. Depuis janvier 2014, elle est à la tête du Centre National de la Danse à Pantin.
Anna Byskov, une artiste engagée physiquement dans son œuvre pour la cause de l'autodérision et du burlesque
« Face à une vitre du bâtiment, je contemple un paysage qui s’ouvre à moi. Par mes soins, un paysage imaginaire se construit à même la vitre. Une spontanéité d’objets se collent, se dessinent, tombent, dégoulinent le long de cette vitre. Je m’agrippe à un imaginaire qui m’est familier face à une réalité qui m’est inconnue. » C’est en ces termes que l’artiste Anna Byskov décrit son projet de Rencontre (Dé)contractée. Engagée physiquement dans son œuvre, pour la cause de l'autodérision, du burlesque et pour l'envie de tenter l'impossible, ses vidéos comme ses actions montrent une artiste déterminée.
Née en 1984, Anna Biskov vit et travaille actuellement à Paris. Elle aime mettre son corps en jeu dans des actions décalées dans lesquelles le non-sens l'emporte sur la raison (comme plonger jusqu'à n'en plus pouvoir dans une piscine après avoir enfilé un maillot de bain trop grand, ou comme se taper la tête contre les arbres jusqu'à en perdre le nord…). Elle incarne souvent des personnages extravagants, stéréotypés, et empêtrés dans des conversations saugrenues qui tendent souvent à relativiser la notion de folie ou d'idiotie.
2019/10/26
2019/10/27
19:20-21:30
Power Station of Art
200, Huayuanguang Road, Shanghai
19:40-20:40
Défilé pour 27 chaussures
avec Mathilde Monnier
Lieu: Théâtre, 3e étage
19:50-20:50
Rencontre (Dé)contractée
par Anna Byskov
Lieu : Espace public
Date de publication: 27 octobre 2019