Arts visuels

(Fr) Turbulences par Mustapha Azeroual

(Fr) L’Institut français de Pékin accueille l’exposition « Turbulences » de Mustapha Azeroual du 29 novembre 2019 au 29 février 2020.

Cette exposition invite le visiteur à plonger dans l’univers de la lumière, à assister à la mutation que crée le temps et à questionner la notion d’infini. L’artiste se libère de la question du motif et de tout repère dans l’espace et propose ainsi une expérience visuelle, audacieuse et complexe, qui joue de la perception du spectateur pour générer de nouveaux espaces de regard. Les limites traditionnelles de l’image sont repoussées et déstructurées. L’image n’est plus que mutation. Rien n’est fixe. Tout évolue.

Obtenue par de simples coups de flashs, la série Monade tente de fixer la lumière, qui est, par définition, invisible et impalpable. Sans ligne d’horizon, sans échelle ni orientation, elle devient l’expression absolue de cette série.

Pour y parvenir, Mustapha Azeroual fait preuve d’une grande maîtrise technique et travaille exclusivement à la gomme bichromatée. Ce procédé, inventé au milieu du XIXe siècle et aujourd’hui disparu, consistant à utiliser de la gomme arabique et du bichromate de potassium, apporte une touche distinctive aux œuvres de l’artiste.

 


Monade semble évoquer la clarté des nuits, la lumière qui réside dans l’obscurité. La beauté de cette lumière et la douceur chromatique si particulière confèrent à ces œuvres une sorte d’intemporalité esthétique.

La vidéo intitulée contact aveugle propose des ambiances lumineuses qui vont de l’obscurité à la clarté, et inversement, de la clarté à l’obscurité et interroge la nature même du médium photographique comme écriture de la lumière. Sans commencement ni fin, cette vidéo est une succession de plans qui alternent masses sombres et masses lumineuses. Dans ce processus, les formes vont et viennent, se répondent ou s’opposent, se dissolvent ou émergent à la surface de l’écran, selon des rythmes savamment imaginés par l’artiste.

 

Qu’il s’agisse des images obtenues grâce au procédé de la gomme bichromatée ou de l’image numérique, Mustapha Azeroual joue de l’accumulation et de la fragmentation, de la superposition et de l’extension de différents moyens et procédés techniques pour créer de nouveaux horizons.

 

En savoir plus sur l’artiste Mustapha Azeroual

 

 

Mustapha Azeroual, scientifique de formation, est un photographe autodidacte représenté par la Galerie Binôme de Paris depuis 2013. Ses œuvres sont exposées à Paris, Casablanca et Chicago.

Fondé sur l’usage simultané de différents procédés photographiques, son travail se décline entre « l’art de voir » et de « faire voir ». Filmer et photographier, éclairer et obscurcir, enregistrer ou retenir, l’artiste explore différentes techniques, anciennes comme récentes, pour retenir la lumière. Chaque œuvre devient, en effet, le prétexte à explorer les conditions d’apparition de la lumière.

« L’arbre et le photographe » – avec la série Résurgence – a été sa première exposition majeure en 2011 à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. En 2015 et en 2016, il présente Radiance#2 dans le cadre de la première Biennale des photographes du monde arabe contemporain puis Radiance#5 à Paris Photo, œuvre particulièrement remarquée par la presse internationale (Christies, Huffington Post, RFI, L’Orient le jour, Grazia Maroc).

 

 

 

Son travail intègre, en 2016, l’exposition « Sublimation » à la fondation CDG à Rabat. En 2017, il participe notamment aux expositions « L’Œil plié » à la Galerie Binôme et « Essentiel paysage » au Musée d’art contemporain africain Al Maaden. Dans la suite de sa résidence au LESIA, il présente « The Third image » avec l’artiste syrienne Sara Naim lors de la seconde édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain. En 2018, il est finaliste du prix Camera Clara.

 

Mustapha Azeroual participe souvent à des expositions internationales : Aipad New-York (2017), Art Paris (2016-17), Paris Photo (2016-19), Capetown (2016), 1-54 New-York (2016), Art Dubaï, Jaou Tunis (2018), CDG Rabat (2018), Macaal Marrakech (2018). Il est résident permanent de la Capsule, le centre de création photographique du Bourget et a rejoint la résidence Fresh Winds en décembre 2015, dans le cadre de la Biennale d’art contemporain de Gardùr en Islande.

 

En savoir plus sur la commissaire de l’exposition Mouna Mekouar

 

 

Diplômée de l’Institut national du patrimoine et doctorante en histoire de l’art, Mouna Mekouar est commissaire d’exposition indépendante et critique d’art.

Elle a occupé des fonctions curatoriales au Centre Pompidou-Metz (2008-2010) et au Palais de Tokyo-Paris (2011-2013). Elle est actuellement co-commissaire de l’exposition Luogo e Segni (lieu et signes), qui se tient jusqu’au 15 décembre 2019 à la Punta della Dogana à Venise et qui rassemble plus d’une trentaine d’artistes.

Mouna Mekouar a fait partie du jury du Nouveau Prix Découverte 2018 des Rencontres d’Arles et a également participé au festival Croisements 2019.

Elle est l’auteur de plusieurs essais parus dans des catalogues d’exposition et dans des revues spécialisées comme Études photographiques, Images Revues, Patrimoines, Revue de l’art et artpress.

(Fr) Date de publication: 16 November 29, 2019