Arts visuels

(Fr) Matisse par Matisse

(Fr) Pékin

15.07.2023

15.10.2023

(Fr) UCCA

(Fr)

798 Art District, No. 4 Jiuxianqiao Road, Chaoyang District, Beijing 100015

(Fr) Exposition de Matisse en Chine continentale

(Fr)

 

Le Centre d’art contemporain UCCA et le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis collaborent pour présenter la première exposition monographique  d’Henri Matisse en Chine continentale. Avec plus de 280 œuvres, Matisse par Matisse offre un panorama sans précédent de la pratique créative, des réalisations artistiques et de l’extraordinaire parcours du chef de file du fauvisme.

 

 

 

 

L’exposition a été inaugurée, le 13 juillet, en présence de l’ambassadeur de France en Chine Bertrand Lortholary, le directeur d’UCCA Philip Tinari, et Sophie Le Flamanc, directrice adjointe du musée Matisse Le Cateau-Cambrésis.

 

 

 

Organisé du 15 juillet au 15 octobre 2023, dans le cadre du festival Croisements, Matisse par Matisse couvre l’ensemble de la carrière de l’artiste et de ses pratiques : peinture, sculpture, dessin à l’encre, papiers découpés, gravure, illustration, tapisserie et textileDe ses débuts académiques à son tournant vers le fauvisme, en passant par ses expérimentations menant à l’invention des papiers découpés et sa conception de la chapelle de Vence, l’exposition retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste. Elle sera ensuite présentée à UCCA Edge à Shanghai, du 4 novembre 2023 au 18 février 2024.

 

Hélène Adant, Matisse à l’hôtel Régina, Nice, 1953, 1953. Musée Matisse Le Cateau-Cambrésis. Don de Jean-Pierre Umbdenstock, 1986. Photo  Musée Matisse Le Cateau-Cambrésis.

Né le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis dans le nord de la France, Matisse est issu d’une famille de tisserands implantés dans la région depuis plus de 300 ans. Deux ans avant sa mort, il offre à sa ville natale un important ensemble d’œuvres de sa propre collection, formant ainsi la base du musée Matisse. Il choisit les œuvres qui y sont exposées mais participe aussi personnellement à la conception des salles d’exposition et de l’accrochage.Il s’agit du seul musée dans lequel Matisse s’est investi personnellement. Le musée Matisse peut ainsi être considéré comme un héritage unique de l’artiste, incarnant directement et intimement sa pratique artistique, son processus créatif et sa vision de l’art.

 

Henri Matisse, Autoportrait, 1918, huile sur toile, 65,5 × 54,3 cm. Don de Marie Matisse, musée d’Orsay, Paris, dépôt au musée Matisse Le Cateau-Cambrésis, 1978. Inv. RF 1978-33. Photographie par le musée Matisse Le Cateau-Cambrésis/DR

 

Plus de 150 ans après la naissance de Matisse, cette précieuse collection est exceptionnellement présentée en Chine. Plus qu’une  « simple » présentation de chefs-d’œuvre de l’artiste, Matisse par Matisse est une plongée dans sa vie, ses recherches, ses découvertes, ses échecs, ses joies, ses peines. Pour le visiteur, c’est l’occasion de suivre un parcours de découverte remarquable, initié par Matisse lui-même lors de la création du musée il y a 70 ans.

 

Vue de l’exposition Matisse par Matisse, UCCA. Photo par Sun Shi.

Matisse par Matisse est organisé en onze sections, suivant la chronologie de la vie et de l’œuvre de Matisse. La scénographie de l’exposition, conçue par Pascal Rodriguez, porte l’empreinte de la pratique de Matisse : des formes inspirées par les papiers découpés de l’artiste sont percées dans les plafonds des salles qui délimitent les sections dans le grand hall d’UCCA. Cette approche conceptuelle invite les visiteurs à découvrir l’évolution de l’œuvre de Matisse, soulignant qu’il est resté fidèle à l’expérimentation tout au long de sa longue carrière.

 

 

Les origines du Musée Matisse

La première section de l’exposition, « Les origines du Musée Matisse », présente la genèse du musée de la ville natale de l’artiste, racontée notamment par une lettre que Matisse a écrite à l’occasion de sa première donation, qui constitue le cœur de l’exposition.

 

Huile sur bois (27,2 x 37,5 x 1,5 cm), don Jean Matisse, 1964. Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis.

 

 

La création de Matisse

La deuxième section, « La création de Matisse », examine la manière dont l’artiste a étudié les techniques picturales et aiguisé son talent au début de sa carrière. Au cours de cette période, Matisse copie les œuvres de maîtres, comme Le Buffet (d’après Chardin) achevé en six ans (1897-1903), et entreprend des études telles que l’Autoportrait (1900). Ces premiers travaux jetteront les bases fondamentales de son œuvre.

 

Henri Matisse, Première nature morte orange, 1899, huile sur toile, 56.2 × 73 cm. Centre Pompidou, musée national d’art moderne/Centre de création industrielle, Paris, dépôt au musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis, 2002. Inv. AM 1972-5. Photographie par le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis/Philip Bernard.

 

 

La révolution fauve

La troisième section, « La révolution fauve », se concentre sur la rébellion artistique déclenchée par Matisse. Les œuvres présentées comprennent Collioure, rue du soleil (1905) et Bord de mer à Collioure (1905), toutes deux inspirées par le village de pêcheurs coloré et ensoleillé de Collioure, ainsi que Iris et coquelicots I et II (Tanger, vers le printemps 1912), que l’artiste a conservés dans sa collection personnelle tout au long de sa vie. Ces œuvres majeures révèlent la manière dont Matisse a utilisé la couleur pure pour repousser les limites de la peinture conventionnelle, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l’histoire du médium.

 

Henri Matisse, Collioure, rue du Soleil, été 1905, huile sur toile, 46,2 × 55 cm. Musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis. Acquisition avec le concours du Fonds régional d’acquisition pour les musées et du fonds du patrimoine, 1996, Inv. 1996-3-4. Photographie par le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis/Philip Bernard.

 

 

Les années 1920 : La majesté du modèle

« Les années 1920 : La majesté du modèle » aborde la nouvelle voie dans laquelle Matisse s’est engagé alors que l’Europe traversait une période d’épanouissement culturel et artistique après la fin de la Première Guerre mondiale. Petit torse mince (1929), Grande odalisque au pantalon bayadère (1925), parmi d’autres œuvres, montrent comment Matisse a exploré différentes manières de représenter le corps, à travers la sculpture, le dessin et la gravure. Nombre de ses peintures de l’époque présentent des décors atmosphériques, remplis d’accessoires, et des vêtements d’inspiration africaine et asiatique drapés sur les corps de ses modèles, conférant aux œuvres un sens intriguant.

 

Henri Matisse, Nu renversé au brasero, 1929, lithographie sur papier vélin d’arches teinté, 66 × 50,5 cm, épreuve 40/50. Musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis. Donation de Marie Matisse, 1982. Inv. 1982-14. Photographie par le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis/Florian Kleinefenn.

 

 

Voyage à Tahiti

 

La section suivante, « Voyage à Tahiti » montre l’influence du voyage de Matisse en Polynésie française en 1930. À la croisée des chemins et confronté à la maladie à l’âge de 60 ans, Matisse décide de se lancer un nouveau défi en se rendant à Tahiti, à la recherche de nouvelles formes et de lumière. Expérience transcendante voire spirituelle, ce voyage a transformé la perception de Matisse et a également inspiré sa plus grande innovation : les papiers découpés.

 

Océanie, le ciel, 1946, impression sur lin écru, réalisée par Zika Ascher d’après la transcription des papiers gouachés découpés d’Henri Matisse, 177 × 370 cm, exemplaire 8/30. Musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis. Donation d’Henri Matisse, 1952. Inv. 1952-73. Photographie par le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis/DR.

 

Les années 1940 : L’apogée de l’accomplissement

« Les années 1940 : L’apogée de l’accomplissement » montre comment, dans le contexte difficile de la Seconde Guerre mondiale (qui a directement affecté sa famille), Matisse a porté sa peinture à l’huile et ses esquisses à un niveau supérieur, dans les années 1940 et au début des années 1950. Les riches couleurs de Deux jeunes filles, la robe jaune et la robe écossaise (Nice, 2-16 novembre 1941) et les lignes tracées à l’encre du Portrait de Katia (14 juin 1951) ouvrent la voie de la réconciliation entre forme et couleur, tension questionnée par Matisse tout au long de sa carrière.

 

Henri Matisse, Deux jeunes filles, la robe jaune et la robe écossaise, Nice, 2-16 novembre 1941, huile sur toile, 61,5 × 50,2 cm. Centre Pompidou, musée national d’art moderne/Centre de création industrielle, Paris, dépôt au musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis, 1996, Inv. AM 2590 P. Photographie par le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis/Philip Bernard.

 

 

Les découpages

Les sections suivantes illustrent essentiellement le passage de Matisse à un nouvel éventail de médiums qu’il explorera durant les dernières années de sa vie. La septième section, « Les découpages », présente la technique des papiers découpés inventée par l’artiste et à laquelle il consacrera presque exclusivement le reste de sa carrière. Dans la maquette de couverture de Images à la sauvette : Photographies d’Henri Cartier-BressonIcare (1947), Arabesque (1947) ou encore le livre Jazz (1947), on peut observer la façon dont Matisse a développé sa créativité en explorant toutes les potentialités du papier découpé. Ce qui n’était au départ qu’un moyen pour lui de tester des idées pour des œuvres de plus grand format s’est progressivement transformé en un médium artistique à part entière, qu’il utilisera pour des peintures murales, textiles, vitraux, livres… L’invention de la gouache a déclenché l’une des révolutions artistiques les plus importantes du XXe siècle, lui permettant de réconcilier le dessin et la couleur.

 

Henri Matisse, Le Clown, 1947, pochoir sur vélin d’Arches, 42 × 65 cm. Musée Matisse Le Cateau-Cambrésis. Don d’Alice Tériade, 2000. Inv. 2000-2-53 (1-2). Photographie par le musée Matisse Le Cateau-Cambrésis/Philip Bernard.

Matisse et les textiles

Dans « Matisse et les textiles », les visiteurs trouveront des vêtements provenant de la collection de l’artiste, ainsi que des œuvres d’art liées à son attrait pour le textile, notamment la tapisserie Femme au luth (14 mai 1949 – 23 octobre 1950) et certaines des dernières peintures à l’huile réalisées par Matisse avant sa mort, comme Femme à la gandoura bleue (décembre 1951). En tant que descendant d’une famille de tisserands, avant même de pratiquer la peinture, il a été profondément influencé par la beauté des tissus, qui resteront une source d’inspiration tout au long de son œuvre.

Henri Matisse, Femme à la gandoura bleue, Nice, décembre 1951, huile sur toile, 81 × 64,8 cm. Musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis. Acquisition avec le concours du Fonds régional d’acquisition pour les musées et du fonds du patrimoine, 1992. Inv. 1992-9. Photographie par le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis/Florian Kleinefenn.

 

 

 

Matisse et les livres illustrés

La dixième section, « Matisse et les livres illustrés », présente un autre domaine de la pratique de l’artiste : les livres illustrés. Parmi les œuvres présentées : des illustrations créées pour son premier livre, une édition de poèmes de Stéphane Mallarmé, et des couvertures réalisées pour la revue d’art française Verve, l’une des publications les plus influentes en Europe dans les années 1940. L’illustration était un terrain de jeu pour Matisse, lui permettant d’appliquer librement différentes techniques.

 

Henri Matisse, Cœur d’amour épris, couverture de Verve, volume VI, n° 23, publié par les Éditions Verve, Paris, avril 1949, revue, 35,7 × 26,8 cm. Musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis. Donation d’Alice Tériade, 2000. Inv. 2000-2-35 (18). Photographie par le musée départemental Matisse Le Cateau-Cambrésis/Philip Bernard.

 

 

La section finale « Matisse, le fauvisme et la peinture chinoise moderne », examine comment l’œuvre de Matisse et d’autres artistes associés au fauvisme s’est répandue en Chine, ainsi que son influence sur le mouvement de la peinture moderne qui y a émergé entre les années 1920 et 1940.

 

Le commissariat de l’exposition Matisse par Matisse est assuré par Patrice Deparpe, directeur et conservateur en chef du musée Matisse Le Cateau-Cambrésis. L’exposition est organisée par UCCA, avec le soutien de l’agence artistique et culturelle franco-chinoise Doors门艺.

 

Informations pratiques

07.15 – 10.15

9:30-19:00

du mardi au dimanche

(dernière entrée à 18:30)

Fermeture spéciale 

09.01(vendredi)

14:00-19:00

UCCA Center for Contemporary Art

798, No. 4 Jiuxianqiao Lu, Pékin

Pour des raisons de protection des œuvres, la température et l’humidité sont strictement contrôlées dans le hall d’exposition, nous vous recommandons d’apporter des habits supplémentaires afin de ne pas avoir froid.

 

(Fr) Date de publication: 22 June 2023