Arts visuels

Musée haut, musée bas | Création chinoise à Shanghai

Créée en Septembre 2004 au théâtre du Rond-Point à Paris, cette pièce a remporté un grand succès et Jean-Michel Ribes a été nominé pour le Molière de l’auteur en 2005. Mise en Scène par Ning Chunyan, elle sera interprétée par la Troupe Francophone de Théâtre à Shanghai au théâtre 1933!

Comme la plupart des pièces de Jean-Michel Ribes, dramaturge contemporain français, Musée haut, musée bas contient de nombreux personnages et ne présente pas vraiment une histoire cohérente, vraisemblable et bien structurée, mais plutôt une certaine ambiance qui va susciter un certain sentiment chez le lecteur ou le spectateur. Mais, c'est peut-être un des seuls points communs, car l'univers mis en place dans cette pièce diffère bien de ceux mis en place dans d'autres pièces de l'auteur: cela se déroule, comme le titre l'indique d'ailleurs, dans un musée d'art classique et contemporain. 

Notons aussi un point très original: les différentes scènes ou saynètes débutent toujours par le nom de la salle ou le lieu dans lequel elles se déroulent ("Grande Galerie", "Hall", "Parking", "Salle 32", "Aile sud", "Salle 5", "Cafétéria"...). Ces différents noms de salles et de lieux remplacent en quelque sorte les scènes et les actes du théâtre classique. 
Ainsi, à travers de nombreux personnages (dont on sait seulement qu'ils sont des visiteurs, des gardiens, des guides ou des touristes), Ribes nous invite à une petite promenade dans un musée contemporain.
Et, avec l'humour grinçant qui lui est propre, il brosse une caricature assez sévère de ce que signifie l'art de nos jours pour une grande majorité de personnes. C'est l'occasion pour lui de créer moult situations cocasses, répliques cinglantes et échanges hilarants qui engendrent bien le rire et la bonne humeur.
Parfois, la caricature est un peu exagérée, mais dans l'ensemble Musée haut, musée bas est une comédie jouissive, loufoque et drôle à souhait.

 

Musée haut, musée bas au théâtre du Rond-Point

 

Un extrait du texte

 

Salle d'art contemporain

 

SULKI et SULKU

Sulki et Sulku entrent dans une salle de musée vide.

 

SULKI. Ce musée est vraiment intéressant, non Sulku?

SULKU. D'où qu'on se place, d'où qu'on se tourne, d'où qu'on se virevolte, on te voit Sulki!

SULKI. Et toi Sulku on te voit, mais alors formidablement.

SULKU. C'est l'avantage de ce musée, on se voit dans de très bonnes conditions.

SULKI. Alors qu'à la télévision on ne nous voit jamais.

SULKU. Tu savais Sulki que la télévision n'avait pas d'anus?

SULKI. Pas d'anus, la télévision n'avait pas d'anus!!?

SULKU. Aucun. Juste une bouche.

SULKI. Juste une bouche la télévision!!?

SULKU. Une bouche qui projette tout devant.

SULKI. Sur la vitre!

SULKU. Tout sur la vitre!

SULKI. La merde aussi?

SULKU. Forcément.

SULKI. Puisqu'elle n'a pas d'anus.

Date de publication: 3 juin 1, 2017