Cette semaine French Waves nous invite à découvrir quatre artistes passionnants dans deux hauts lieux de l’art contemporain et de la photographie à Paris.
L’exposition Natures mortes, carte blanche à l’artiste allemande Anne Imhof, nous conduit au cœur du Palais de Tokyo dont l’architecture est activée en tant qu’œuvre. Comme une sorte de grand corps, dont les nombreux piliers scandant l’espace sont comme les membres que l’artiste vient protéger de rembourrages, l’architecture devient une vaste scène ouverte et hors limite. Pour cette carte blanche, Anne Imhof invite une trentaine d’artistes qui ponctuent son parcours. Artistes historiques et contemporains, ils l’accompagnent et soulignent les différents aspects de sa pratique. Natures mortes, qui se dit justement « Still life » en anglais, télescope une multitude de temporalités dans lesquelles le corps est toujours en creux. Anne Imhof nous invite ainsi à parcourir l’intervalle entre le vivant et le non vivant, l’ombre et la lumière, le passé et le présent, l’immobilité et l’action, l’intensité et le désenchantement, et à inventer notre libre trajectoire.
Le Palais de Tokyo est le lieu vivant des artistes d’aujourd’hui. Il est également le plus grand centre de création contemporaine en Europe et un espace d’expositions unique en son genre. Friche rebelle aux allures de palais, anti-musée en métamorphose permanente, le Palais de Tokyo tient Paris en éveil depuis 2002. Dédiée à la création émergente ainsi qu’aux artistes plus confirmés issus de la scène française ou internationale, la programmation est rythmée par des expositions thématiques et monographiques des interventions artistiques d’envergure et des cartes blanches invitant les artistes à investir l’intégralité de ses espaces.
TU CROIS QUE LA TERRE EST CHOSE MORTE…, l’exposition de Florence Lazare présentée au Jeu de Paume en 2019 met en avant sept vidéos et une série photographique de 35 portraits réalisés entre les années 2000 et 2019.
Au cours des années 1990, Florence Lazar (née en 1966 à Paris) travaille principalement le genre du portrait photographique avant d’intégrer, à la fin de la décennie, la vidéo à sa pratique. Le choix de ce nouveau médium s’inscrit dans son désir de répondre en tant qu’artiste à la crise qui déchire alors la Yougoslavie. Le documentaire occupe une place de premier plan dans sa démarche depuis cette époque. Dans ces différents travaux documentaires, elle explore des territoires et des faits historiques très variés mais interroge chaque fois les notions de mémoire, de falsification des faits et de construction de l’histoire dans des contextes de conflits ou post coloniaux.
SE SOUVENIR DE LA LUMIÈRE fait partie des expositions hors-les-murs proposée en 2017 par le Jeu de Paume. Elle rassemble des installations vidéos, des films de fiction et documentaires et une série photographique du couple de cinéastes et artistes libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. L’œuvre de ces deux artistes s’inscrit depuis plus de 15 ans dans une démarche de réécriture de l’histoire, de construction de l’imaginaire à travers différentes modalités de la narration contemporaine. Prenant appui sur leur propre expérience et notamment le contexte du Liban, ils dépassent largement leurs propres frontières et se livrent souvent à un véritable processus d’enquête.
Institution culturelle emblématique du jardin des Tuileries, le Jeu de Paume est un centre d’art dédié à la diffusion de l’image : photographie, vidéo, art contemporain, cinéma, création en ligne. Avec des expositions qui confèrent une visibilité aux artistes présentés qu’ils soient reconnus, méconnus ou émergents, le Jeu de Paume confronte différents récits, historiques ou contemporains, oscillant entre résonance et dissonance.
Date de publication: 31 juillet 2021