THÉÂTRE | Dans la Solitude des Champs de Coton

Dans la solitude des champs de coton est une pièce du grand auteur français de théâtre contemporain Bernard-Marie Koltès. Tel un film d'Hitchcock, l'ensemble de la pièce est une traversée pleine de suspens, suscitant chez le spectateur un sentiment étrange, un rêve, une supposition. La pièce est aussi empreinte de l'œuvre de Beckett En attendant Godot soulevant chez le spectateur les mêmes réflexions : A quoi pensent-ils réellement ? Que cherchent-ils ?

 
« Si vous marchez dehors, à cette heure et en ce lieu, c’est que vous désirez quelque chose que vous n’avez pas, et cette chose, moi, je peux vous la fournir. » 
-- Bernard-Marie Koltès

 

Résumé

« Une rencontre au moment du coucher du soleil, du crépuscule… Affrontement entre deux hommes autour d’un deal: celui qui vend et celui qui achète, celui qui propose et celui qui désire. S’instaure un dialogue singulier : que veulent-ils, que cherchent-ils vraiment ?

Le paradigme du commerce constitue une sorte de paravent à une humanité qui ne demande qu’à éclore. Il révèle également la question cruciale de l’altérité : je ne suis pas seul…Qui est l’autre ? comment le reconnaître ?

On perçoit deux solitudes marquées comme au fer rouge par une dépendance réciproque. Tels des animaux qui se jaugent, se flairent et se repèrent, ils avancent, reculent sans que ni l’un, ni l’autre ne gagne ou ne perde. Car le combat qu’ils mènent est d’une autre nature : il ne vise pas à abattre l’adversaire. Peu à peu, des liens se nouent, indéfectiblement unis dans cet obscur objet du désir. Le désir se décline ici du côté de la vie ; c’est bien parce qu’ils sont en vie et qu’ils la ressentent intensément que la confrontation devient inéluctable, comme une impérieuse et tragique destinée.

Les deux personnages incarnent en fait des archétypes et nous parlent de l’humanité et de la condition humaine. Ils nous parlent aussi de la société contemporaine où marchandisation, consommation et produit sont devenus les maîtres-mots des échanges. L’élargissement donc au symbolique et pourquoi pas au métaphysique m’apparaissent pertinents : en tout cas, on peut s’y risquer ! » Alain Timár

 

Alain Timár et le Théâtre des Halles

Après des études supérieures en France et un parcours dans diverses compagnies théâtrales, Alain Timár décide de s’installer à Avignon où il fonde le Théâtre des Halles qu’il dirige et anime depuis 1983. Il poursuit conjointement un travail de metteur en scène, de scénographe et de plasticien. Il a signé plus de 60 mises en scène en France et à l’étranger, ainsi que de nombreuses expositions et installations.

Date de publication: 3 décembre 22, 2019