Créée il y a plus de quarante ans, jouée plus de 800 fois, régulièrement présentée dans le monde entier, MAY B est un jalon de la danse pour de nombreux chorégraphes. Anna Kisselgoff, la légendaire critique de danse du New York Times de 1977 à 2005, qualifiait la pièce comme « l’un des derniers sommets [de la danse] du XXe siècle ».
Son succès n’a pas été immédiat : construite en opposition à la danse classique (dont est issue Maguy Marin) et à rebours de l’abstraction américaine en vogue à l’époque, son expression artistique se situe entre danse et théâtre. Le langage corporel très expressif de la pièce masque la grande technicité de ce ballet millimétré. C’est de cet écart entre ces personnages frustres et la beauté formelle de l’œuvre que naît la force qui s’en dégage.
Fortement influencée par l’œuvre de Samuel Beckett, la pièce met en scène une dizaine de vagabonds en errance, fantômes sans âges en haillons, incarnant une puissante métaphore tragi-comique de la condition humaine, et tente de mettre en mouvement les questionnements existentiels et la fragilité de l’humanité.
Date de publication: 7 avril 2025