The show must go on

"The show must go on" emprunte son titre à une chanson du groupe Queen. Le chorégraphe Jérôme Bel a construit ce spectacle emblématique de son répertoire autour de tubes de variétés de ces trente dernières années, invitant danseurs professionels et participants non-professionnels de tous âges et de tous milieux sociaux à s’unir le temps d’un spectacle.

Empty spaces - what are we waiting for
Abandoned places - I guess we know the score
On and on
Does anybody know what we are looking for
Another hero another mindless crime
Behind the curtain in the pantomime
Hold the line
Does anybody want to take it anymore
The show must go on
The show must go on...

Extrait des paroles de The show must go on, Queen

 

Avec The show must go on, Jérôme Bel dissèque les mécanismes du spectacle, en mettant en scène une vingtaine d'interprètes, avec un DJ qui enchaîne les tubes des trente dernières années. Il joue avec les attendus de la représentation et les effets-miroirs entre danseurs et spectateurs. Deux communautés écoutant la même musique et qui finissent par n’en plus former qu’une, nourrie de la même mémoire collective. En questionnant la notion même de virtuosité, Jérôme Bel fait disparaître le rôle du chorégraphe en laissant la place aux interprètes. Jérôme Bel a reçu un Bessie Award pour les représentations de The show must go on à New York en 2005.

 

« Il me semble que la danse d’un individu révèle beaucoup de lui-même, surtout si ce danseur ou cette danseuse n’ont pas été formatés par l’enseignement de la danse qui est une vraie calamité. La danse, activité peu répandue à notre époque, permet une expérience où la fragilité est encore possible, où on perd le contrôle, où on ne maîtrise pas tout. C’est grâce à cet état incertain que des choses indicibles, refoulées, inavouées, informulables peuvent apparaître et finalement être exprimées et, dans le cas d’un spectacle, partagées. De plus, la danse révèle la culture de l’individu dansant, sa culture originelle ou construite, ses choix culturels, ce à quoi elle, ou il, s’identifie, ce à quoi dans le régime des représentations dansées elle, ou il, se reconnaît, ou mieux se découvre, ou encore mieux s’invente. Je crois que ce qui fait sens pour moi dans ce travail, c’est l’imaginaire de la danse plus que son exécution, que chaque danse est un rapport au monde, à l’histoire, à la culture, à soi-même et aux autres. À travers les modèles dansés inscrits dans la culture, chaque idiosyncrasie est l’apparition inespérée d’une nouvelle danse, d’un rapport à soi et au monde inouï. »

-- Jérôme Bel
Extrait d’une interview par Philippe Noisette pour Les Inrocks - 16.09.2015

 

Grâce à la collaboration avec Le Live, le spectacle du 11 juin sera retransmis en live à partir du 19h30. Cliquez ici pour suivre. 

Date de publication: 2 juin 12, 2016